segunda-feira, julho 17, 2006

Autre éventail

(El Abanico Rojo, Soledad Fernandez)

[Eis um poema da mulher de Mallarmé dedicado ao mais precioso dos objectos. É o próprio 'éventail' que aqui assume a voz, desejando que a sua interlocutora não cesse de agitá-lo e com ele 'frissonner l'espace', que se anima graças ao seu movimento contínuo. É o que mais precisamos neste momento, que uma frescura de crepúsculo nos beije. Incessantemente. ]

O rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.

Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.

Vertige! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli!

Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.


Madame Mallarmé


[evva]

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