"La sague continue" por terras de França...
Publicado em França, o texto que reproduzimos abaixo, traça o retrato
das lutas dos professores em Portugal analisando detalhadamente o
ataque que tem vindo a ser conduzido contra a escola pública pelo
governo Sócrates e a sua sinistra ministra Maria de Lurdes Rodrigues.
Desde o fecho de escolas às falhas no transporte escolar, do
desemprego docente até às reformas do ensino especial que deixam sem
apoio muitos milhares de alunos com necessidades educativas especiais,
o texto faz um retrato negro da educação em Portugal.
Foi publicado no «Classes en Lutte», jornal dos trabalhadores da
educação da Confédération Nationale du Travail (CNT-F)
LUTTES AU PORTUGALAu Portugal, ces trois dernières années, le gouvernement Sócrates(PS), et la ministre de l'éducation, Maria de Lurdes Rodrigues, ontlancé plusieurs offensives contre l'école publique.Les réformes ont provoqué une dégradation sans précédent del'enseignement, et créé un profond mal-être chez les professeurs . Le8 mars 2008, 100 000 enseignants (un sur trois) vêtus de noir en signede deuil ont défilé dans les rues de Lisbonne. Ce fut le plus grandmouvement de protestation des enseignants qui ait jamais eu lieu auPortugal.Cette manifestation a été le point culminant de semaines de lutte etde contestation nées au sein même des écoles contre les nouvellesmodalités d'évaluation des enseignants, unanimement rejetées à causede leur contenu irrationel et de leurs objectifs purement économiques.Ces modalités d'évaluation découlent du Statut de Carrière desenseignants, que le gouvernement a imposé contre la volonté desprofesseurs et qui a donné lieu a une énorme contestation.Les centaines de rassemblements, manifestations, et "vigílias" qui ontprécédé la mega-manifestation furent très souvent conduites par desgroupes de professeurs qui s'étaient organisés à l'intérieur desétablissements. Beaucoup de rendez-vous ont circulé anonymement parsms ou par internet. Ces mouvements de contestation de la base, nés endehors des structures syndicales enseignantes, ont mis la pression surles syndicats de professeurs.Ce mécontentement est la réponse naturelle à des années de réformeséconomiques qui ont gravement mis en cause la qualité du travailenseignant, et qui ont contribué à la dégradation de l'école publiqueau Portugal. Ces réformes ont mené à la fermeture de nombreuses écoles, ont modifié la nature des programmes et ont réduit la participationdes enseignants aux instances dirigeantes des établissements.L'enseignement spécialisé et l'enseignement artistique ont égalementsubi de graves attaques, qui ont sérieusement mis à mal les principesde l'école pour tous ("inclusive"). Le plan qui est en marche vise audésengagement progressif de l'État du secteur éducatif pour letransférer aux municipalités et ouvrir ainsi la porte à une futureprivatisation de l'enseignement. Ce plan, qui a débuté par la remiseaux collectivités locales de la gestion du parc scolaire, pour ensuiteêtre éventuellement confiée a l'Eglise, menace maintenant d'êtreétendu aux travailleurs non-enseignants ainsi qu'aux professeurs eux-mêmes qui courent le risque de changer de ministère de tutelle et deperdre leurs droits . Un récent projet de loi ouvre la porte aupassage des professeurs sous la dépendance des municipalités. (1)Au Portugal le réseau public d'enseignement aurait perdu entre 16 et23 000 enseignants ces trois dernières années.(2) Ces réductions nesont pas causées par la diminution du nombre d'élèves, comme legouvernement a voulu le faire croire, mais plutôt à la fermetured'écoles et à l'augmentation des horaires de travail.Le Plan de fermetures d'écoles mis en place dès l'entrée en fonctionsdu gouvernement Sócrates prévoyait de fermer environ 4000 écolesprimaires jusqu'au terme de la législature en 2009 (3). Rien qu'audébut de l'année scolaire 2006/2007, 1500 écoles ont été fermées, lafermeture de 900 écoles supplémentaires étant prévue pour l'annéesuivante. Ces fermetures touchent surtout les zones de l'intérieurnord et du centre du Portugal, déjà largement désertifiées et ellesvont naturellement accentuer cette tendance. Les élèves des écolesprimaires fermées sont aujourd'hui obligés de rester la journéeentière loin de leur domicile et perdent de longues heures dans lestransports. Le réseau de transports scolaires, dépendant desmunicipalités, fonctionne avec de graves déficiences. Des enfants trèsjeunes sont ainsi obligés d'utiliser les transports publics sans quela surveillance adéquate ne soit garantie, ce qui a déjà provoqué desmorts.(4)L'enseignement spécialisé (pour handicapés) est un autre secteur qui asubi des assauts qui ont mis en danger les principes de l'école «inclusive ». La disparition des Équipes de l'Éducation Spécialisée etde leurs coordinations régionales a laissé les enseignants du secteurisolés dans les écoles. Le gouvernement a imposé un plan derestructuration qui prévoit uniquement un soutien aux handicapés(déficients), laissant de côté des milliers d'élèves dyslexiques,hyperactifs et ayant des problèmes de comportement et d'apprentissage.Ceux-ci courent le risque de se perdre et d'être envoyés dans les"circuits alternatifs" perdant ainsi toute possibilité de progresser al'intérieur du système éducatif.(5)(6)L'enseignement artistique, qui était déjà le parent pauvre, n'a pasnon plus été épargné par les réformes. À l'école primaire, il a mêmeété retiré du programme obligatoire tout comme l'éducation physique.Ces activités sont maintenant inclues dans les "prolongementd'horaires" et laissées à des moniteurs sans qualification apropriée ,engagés sous contract précaire et mal payés par les municipalités(7).Le système éducatif Portugais se trouve donc dans une situationréellement préoccupante. Le profond mal-être causé par les réformes dugouvernement actuel et menées à bien par la ministre Maria de LurdesRodrigues lui font pleinement mériter son surnom de " SinistreMinistre".
Sónia
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